En Belgique, plusieurs projets pilotes sont actuellement en cours, dans le cadre desquels la certification de l'échelle de performance CO2 permet d'obtenir des avantages en matière d'adjudication. L'un de ces projets est le projet de rénovation de l'Escaut. Quel rôle a joué l'échelle de performance CO2 dans ce projet ? Et quelles mesures durables ont été prises ?
Démolition de fondations et de sous-fondations, enlèvement de couches d'asphalte, enlèvement de tonnes de gravats et remplacement par de nouveaux matériaux... Ce ne sont là que quelques-unes des tâches qui ont dû être effectuées lors des travaux d'entretien de l'Escaut dans le port d'Anvers. Une tâche énorme, avec un délai serré. Willemen Infra, la branche de construction routière du groupe de construction Willemen et exécuteur du projet, avait trois mois pour réaliser le travail.
Le chef de projet Hans Hendrickx parle de la portée du projet Scheldelaan, qui a été réalisé au début de cette année : Il s'agissait d'une route à deux voies de trois kilomètres, avec des zones de stationnement et des pistes cyclables, qui a dû être entièrement rénovée. Nous avons dû enlever et remplacer environ 30 000 mètres carrés de matériaux (70 centimètres de profondeur).
Le développement durable a également été au centre des préoccupations pendant le projet. Il a été mis sur le marché par l'Agence des routes et du trafic (AWV), qui a utilisé l'échelle de performance CO2 pour la première fois dans un appel d'offres. Dirk van Troyen, ingénieur en mesures routières à l'agence, explique ce choix : " Il y a quelques années, un comité de pilotage a été mis en place pour étudier si l'échelle de performance CO2 pouvait également être appliquée en Belgique. En 2019, les gouvernements flamand, wallon et bruxellois ont donné leur feu vert pour une phase pilote. Ce projet s'inscrit dans ce cadre".
Au total, vingt-cinq projets pilotes sont en cours de réalisation avec l'échelle de performance CO2. Cinq à Bruxelles, dix en Flandre et dix en Wallonie", poursuit-il. Le projet Scheldelaan est le premier projet de l'échelle de performance CO2 à être réalisé en Flandre".
"Le projet Scheldelaan est le premier projet d'échelle de performance CO2 à être réalisé en Flandre". - Dirk van Troyen, ingénieur en mesures routières à l'AWV (Agence pour les routes et le trafic)
Le comité de pilotage belge a conclu plusieurs accords sur l'échelle de performance CO2. Par exemple, les entreprises ayant des certificats de niveau 4 ou 5 sur l'échelle bénéficieront pour l'instant de la même remise théorique que les entreprises ayant un certificat de niveau 3. De cette façon, les petits entrepreneurs (qui n'ont aucune expérience de l'échelle de performance CO2) ne sont pas désavantagés. En outre, un document a été élaboré pour aider les soumissionnaires à utiliser l'échelle de performance CO2.
Ce document n'est pas coulé dans le béton, souligne M. Van Troyen. Les parties contractantes sont libres de fixer leurs propres priorités, dit-il : "Dans le cadre du projet Scheldelaan, par exemple, il a été décidé de réduire de moitié l'avantage d'attribution fictif pour les entreprises disposant d'un certificat sur l'échelle. En outre, nous n'avons pas fixé d'objectifs absolus dans le domaine de la réduction du CO2, car l'échelle de performance CO2 est nouvelle pour tous. Mais nous avons l'intention de le faire à l'avenir.
Parmi les trois grands entrepreneurs qui se sont portés candidats pour le projet Scheldelaan (tous certifiés au niveau 3 de l'échelle), Willemen Infra a été autorisé à travailler. L'entreprise a atteint le niveau 3 de l'échelle en dressant la carte de son empreinte carbone et en y associant des objectifs de réduction. Franky van den Berghe, responsable de la durabilité au sein de l'entreprise : "Nous voulons émettre dix pour cent de CO2 en moins d'ici trois ans, avec 2019 comme année de référence et par rapport à notre chiffre d'affaires.
Entre-temps, Willemen Infra travaille déjà à l'obtention d'un certificat au niveau 4 ou 5 de l'échelle CO2-Performance. La durabilité est aujourd'hui une priorité, affirme M. Van den Berghe. Et le fait de passer à un niveau supérieur de l'échelle va dans ce sens : "Auparavant, le développement durable était quelque chose que nous faisions à côté, mais aujourd'hui, il est vraiment intégré dans notre stratégie et notre politique. Nous voulons réaliser une valeur maximale dans l'ensemble de nos activités commerciales avec le moins d'impact possible sur l'environnement. L'objectif ultime : une construction neutre sur le plan climatique et sans impact négatif sur les écosystèmes. Cela implique beaucoup de travail. De l'utilisation et de la gestion optimales des matières premières aux méthodes de construction innovantes et circulaires.
Plusieurs mesures durables ont également été prises pendant le projet Scheldelaan. Par exemple, le Willemen Groep est passé de l'électricité verte européenne à l'électricité verte de son propre pays pour tous ses bureaux, entrepôts et installations de production. L'électricité verte est de l'électricité verte en Belgique, quelle que soit son origine", déclare M. Van den Berghe. Mais l'échelle de performance en matière de CO2 est plus stricte à cet égard. Nous avions de toute façon prévu de passer à l'énergie verte belge, mais grâce à l'Échelle, nous l'avons adoptée plus rapidement.
"L'échelle de performance CO2 est plus stricte quant à la définition de l'énergie verte. Nous avions déjà prévu de passer à l'énergie verte belge en temps voulu, mais l'Échelle nous a aidés à le faire plus rapidement". - Franky van den Berghe, responsable de la durabilité chez Willemen Groep
Deuxièmement, la réutilisation des matériaux a été privilégiée afin de réduire l'empreinte carbone du projet Scheldelaan. Hendrickx : "Nous avons réutilisé environ dix pour cent de l'ancienne surface de la route en la mélangeant avec de nouveaux matériaux et en la broyant avec du ciment. Cela représente facilement environ 5 000 mètres cubes (m³) de sable que nous n'avons pas eu à transporter.
Troisièmement, Willemen Infra a mis l'accent sur l'utilisation de l'asphalte à température réduite (AVT). L'asphalte est normalement produit à une température d'environ 180 degrés Celsius. Mais en appliquant certaines techniques, comme le moussage du bitume, une température de 120 degrés Celsius peut également suffire. Hendrickx : "Une température plus élevée correspond à une consommation d'énergie plus élevée, c'est aussi simple que cela. Si vous effectuez le processus à une température plus basse, vous économisez de l'énergie.
Jusqu'à présent, Willemen Infra ne savait pas exactement combien d'énergie elle économisait grâce à cette forme plus écologique de production d'asphalte. Mais pour l'échelle CO2-Performance, cela a été tracé pour la première fois. Van den Berghe : "Il en résulte une réduction d'environ quinze pour cent de la consommation de gaz naturel dans nos usines de production d'asphalte.
Pour toutes les parties concernées, le projet Scheldelaan a été une expérience d'apprentissage en ce qui concerne l'échelle de performance du CO2. Selon M. Hendrickx, l'Échelle a été un bon gros bâton pour continuer à réfléchir à des améliorations. Vous commencez à concevoir des processus plus intelligents, à combiner des choses, etc. Les économies d'énergie et de matériaux que vous réalisez ne sont pas seulement bonnes pour l'environnement. Ils améliorent également votre position concurrentielle. En Belgique, la concurrence est assez féroce, c'est un avantage.
En outre, l'échelle de performance CO2 a permis d'accorder une plus grande importance à la durabilité au sein du Willemen Groep, ajoute M. Van den Berghe. La politique s'en est trouvée améliorée et les employés se sont davantage impliqués. Le développement durable est beaucoup plus vivant aujourd'hui. Non seulement avec la direction, mais aussi sur le lieu de travail.
"L'échelle de performance CO2 a permis à WIllemen Groep d'accorder une place plus importante à la durabilité. La politique s'est améliorée et les employés se sont davantage impliqués. Le développement durable est beaucoup plus vivant aujourd'hui. Pas seulement avec la direction, mais aussi dans les ateliers. - Franky van den Berghe, responsable du développement durable chez Willemen Groep
Selon M. Van Troyen, le projet Scheldelaan offre de nombreuses perspectives d'avenir : "Jusqu'à présent, nous sommes très satisfaits de l'échelle de performance du CO2. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il soit utilisé à grande échelle en Belgique à l'avenir et qu'il encourage les entrepreneurs à prendre des mesures plus durables.
Agentschap wegen en Verkeer (AWV)
Willemen Infra
± €3.000.000,-
Port d'Anvers
3 mois
Niveau 3
3% sur le prix
Utilisation d'électricité verte dans l'usine d'asphalte, utilisation d'asphalte produit à des températures plus basses, réutilisation des matériaux.
