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L'échelle de performance CO2 franchit la frontière : la Belgique aussi au travail

Dans les années à venir, les autorités belges vont, pour leurs appels d'offres expérimenter l'échelle de performance CO2. La Flandre, la Wallonie et Bruxelles y participent tous. Les résultats de la phase pilote sont-ils positifs ? L'échelle deviendra alors également la norme en Belgique.

La société de conseil belge CO2Logic, spécialisée dans le domaine de la durabilité, a mené des recherches intensives sur la mise en œuvre de l'échelle de performance CO2 en Belgique ces dernières années. Ce projet a été commandé par l'ADEB-VBA, représentant des 65 plus grandes entreprises de construction en Belgique. Didier Cartage, directeur général de cette organisation sectorielle : "Nous sommes convaincus que le secteur de la construction doit prendre ses responsabilités en matière de durabilité et de réduction du CO2. L'échelle de performance CO2 est un merveilleux système avec lequel il est possible de travailler, tant dans le secteur de la construction que dans d'autres secteurs. Cet outil à également démontré aux Pays-Bas qu’il fonctionne et donne des résultats. Alors pourquoi réinventer la roue en Belgique ?


Ainsi, l'ADEB-VBA a fait appel à CO2Logic en 2016 pour une tournée des parties intéressées, telles que les entreprises de construction et les autorités, afin de déterminer s'il y avait un besoin pour l'échelle de performance CO2 en Belgique.


Place à la créativité 

Les résultats de l'enquête initiale ont été positifs. Ce n'est pas surprenant, déclare Jan Janssen, chef de projet chez CO2Logic. "Cet outil offre aux entrepreneurs un espace de créativité ; ils peuvent décider eux-mêmes de la manière dont ils veulent réduire leur empreinte carbone. En conséquence, les entreprises sont beaucoup plus disposées à travailler à la réduction du CO2", dit-il. "Aux Pays-Bas, l'échelle de performance en matière de CO2 montre également des résultats très positifs ; les entreprises qui se certifient obtiennent en moyenne une réduction de CO2 deux fois plus importante".


"Nous finirons par arriver à une situation où la réduction du CO2 est obligatoire, mais nous en sommes encore loin", poursuit-il. "C'est pourquoi l'échelle de performance CO2 est un excellent outil pour prendre des mesures en attendant."


Tous les gouvernements participent

Avant qu'une variante belge de l'échelle de performance CO2 puisse être expérimentée, un plan a dû être mis sur la table. Différents groupes de travail ont donc exploré différents domaines d'attention. Par exemple, la version néerlandaise de l'échelle de performance en matière de CO2 peut-elle être adoptée sur une base individuelle en Belgique ou faut-il procéder à des ajustements ? Et cet outil est-il conforme à la législation et à la réglementation belges ? "Nous avons mené une enquête approfondie sur ce sujet", déclare M. Janssen. "En automne de l'année dernière, nous avons conclu ces études avec succès. Nous avons ensuite présenté notre plan aux différents ministres, dont l'approbation était nécessaire pour pouvoir démarrer".


De nombreuses signatures ont ensuite donné le feu vert à la phase pilote, avec la Flandre, la Wallonie et Bruxelles à bord. Une réalisation spéciale et importante, selon Janssen : "Bien sûr, vous ne voulez pas que chaque gouvernement belge développe ou utilise son propre outil de réduction du CO2 ; c'est une situation impossible pour les entreprises. Avec toutes les autorités belges à bord, le secteur est assuré de disposer d'un outil uniforme pour la réduction du CO2. Finalement, nous espérons que le gouvernement fédéral y adhérera également, une fois qu'il sera formé".


Démarrage de la phase pilote

D'ici là, il y aura beaucoup d'expérimentation pendant la phase pilote. Dans les années à venir, la Flandre, la Wallonie et Bruxelles lanceront conjointement 24 appels d'offres dans lesquels les entreprises ayant obtenu un certificat sur l'échelle de performance CO2 bénéficieront d'un avantage. C'est exactement comme ça que les choses fonctionnent aux Pays-Bas. Afin de garantir que les entreprises néerlandaises ne soient pas avantagées par rapport aux entreprises belges dans ces appels d'offres, seul le niveau 3 de l'échelle est demandé dans un premier temps. "En principe, vous pouvez obtenir ce certificat dans un délai d'un an", explique M. Janssen. "Mais pour le niveau 4 ou 5, les entreprises ont souvent besoin d'un peu plus de temps. Bien entendu, il n'est pas acceptable que les entreprises néerlandaises aient un avantage concurrentiel dans les appels d'offres belges parce qu'elles travaillent déjà sur l'échelle depuis plus longtemps".


Les petits entrepreneurs sont également pris en compte, poursuit M. Janssen : "Il est plus facile pour les grandes entreprises de se faire certifier (rapidement) sur l'échelle de performance CO2. Les petits entrepreneurs ont moins de ressources et ont donc besoin de plus de temps pour le processus de certification. C'est pourquoi les projets pilotes ont une valeur minimale de 5,5 millions d'euros, de sorte qu'ils ne concernent que les grandes entreprises. Pour les petits entrepreneurs, les appels d'offres de cette taille sont trop importants". Une fois que l'échelle de performance CO2 aura passé la phase pilote, les petites entreprises auront eu assez de temps pour également se faire certifier.


Réduction du CO2 en Belgique

À l'heure actuelle, seule une poignée d'entreprises belges ont obtenu un certificat sur l'échelle de performance CO2, afin de pouvoir rivaliser avec les appels d'offres néerlandais. Toutefois, M. Janssen est convaincu qu'elle deviendra la norme. "La phase pilote consiste plutôt à mettre les points sur les i et les barres sur les t. Je ne vois aucune raison pour que cela ne fonctionne pas aussi bien en Belgique qu'aux Pays-Bas". Le camionnage les rejoint : "Le fait que les trois régions (Flandre, Wallonie et Bruxelles, ndlr) soutiennent l'échelle de performance CO2 est un signe très encourageant".


Selon M. Janssen, l'échelle de performance CO2 s'inscrit également parfaitement dans une tendance plus large actuellement en cours en Belgique. La durabilité est de plus en plus à l'ordre du jour, tant pour les gouvernements que pour les entreprises. "Il y a dix ans, la Belgique était peut-être un peu à la traîne, mais nous sommes maintenant à la vitesse de croisière", conclut-il. "Nous le constatons au sein de notre propre organisation ; CO2Logic a dû embaucher trois employés supplémentaires au cours de l'année dernière pour répondre à toutes les demandes de conseils et d'assistance dans le domaine de la durabilité et de la réduction du CO2. Le sujet devient de plus en plus important et cela ne fera qu'augmenter dans les années à venir".